« Là où l'émotion est essentielle, la délicatesse du sens doit être dans ses détails. »

Fabien « Fab. » Le Blanc, né en 1982, portraitiste depuis 2005. Multi-créateur français, en tant qu'auteur photographe, compositeur, graphiste, animateur 2D et consultant en Art. Après avoir étudié brièvement la photographie argentique et le graphisme il y a 27 ans, il est aujourd'hui majoritairement autodidacte. Chercheur et logisticien, théoricien en perpétuelle expérimentation, inspiré par les plus grands d'antan.

Passionné d'histoire, de cinéma, amoureux de science et de découverte, Fab. a été bercé très tôt dans la pop culture et les arts. Les références sont donc nombreuses dans ses travaux, de Léonard De Vinci à Man Ray, de Homère à Caspar Friedrich ou encore de Michael Crichton à Jules Vernes, l'inspiration se confond généralement par hybridation d'époques et d'esthétiques, obscures ou oniriques. L'image est souvent picturale, parfois figurative ou abstraite, croisant surréalisme ou primitivisme, minimalisme ou esthétisme. Ces oeuvres, portées par des mythologies, des philosophies ou des dogmes, sont des concepts illustrés, métaphysiques et métaphoriques, abordant des thèmes actuels, au ton engagé ou ludique.

"Avec un père photographe et vidéaste amateur, un frère ainé peintre et cinéaste, l'image, autant dire que je suis tombé dedans, dès mon plus jeune âge et j'y ai depuis toujours baigné."

Biberonné au cinéma ou la bande-dessinée, enfant, initié au dessin très tôt puis à la peinture, la photo arriva au début de la première décennie. Accompagné ou non, parfois minimaliste, aux techniques superposées, transformées, créant toutes sortes d'images un peu étranges ou oniriques, l'exercice fut ludique, perfectible, mais un parfait conditionnement de l'œil pour plus tard. Aujourd'hui, la recette est évidement différente, plus maîtrisée, peut-être un peu moins spontanée mais l'idée, elle, est restée intacte depuis ces années 90. A l'instar d'un codex florentin, la transmission des connaissances en usant de strates d'imaginaire et de réalité, permet d'immortaliser de grandes idées en peu de chose, comme une écriture hiéroglyphique, elle condense en elle, démesurément avec subtilité.

"J'aime capturer l'émotion que suscite les paysages, qu'ils soient naturels ou urbains, anciens ou modernes, la force de la nature ou de l'Homme, parfois l'une prenant le dessus sur l'autre, cela m'a toujours fasciné."

Les couleurs et les formes qui nous entourent sont absolument fascinantes, parfois subjuguant, au point d'avoir décidé de s'installer dans une des plus belles régions de France, celle-ci conjuguant, à parfois quelques kilomètres de distance, couleurs et lumières à la géologie si diverses et d'une richesse troublante. Dans cette approche artistique, la nature y est centrale, à la fois dans la composition et comme message métaphorique. Les prise de vues des grands espaces sont un apaisement du coeur, les gros plans sont une des composantes de l'esprit, ensemble, l'âme et la conscience forment un tout universel : une synergie parfaite.

Modèle de longue date, pour vaincre une timidité lancinante et une défiance de soi incessante, le théâtre pratiqué dans l'enfance fut salvateur mais l'appréhension est un muscle qui s'atrophie avec le temps et l'âge, cet exercice donnant un certain équilibre et une fraicheur d'esprit, pour l'insufflation d'attitudes ou états aux partenaires de scène.
Avantage certain quand le modèle, envahi par sa timidité ou son assurance à la dérive, se harponne à une direction.
Celle-ci, souple et intuitive n'effaçant pas le naturel mais suffisante pour délier une émotion et trouver un bon équilibre entre comédie et authenticité.

"Aujourd'hui je ne repasse que très rarement de l'autre coté de l'objectif mais je reste toutefois attentif aux éventuelles propositions que l'on pourrait me faire car j'aurais bien du mal à refuser un beau projet avec quelqu'un de talentueux, que j'estime ou que j'aime."

La séance de prise de vue est toujours un grand moment. L'introversion poussant à l'humour exacerbé, il va sans dire, qu'en tant que modèle ou photographe, les fous rires ne sont pas rares. La réserve est sournoise et le rire, le meilleur moyen de la démettre.

"Avec des gens inspirés et ouverts nous décuplons l'inventivité, la créativité et l'imaginaire. C'est pour cette raison aussi que j'aime découvrir les personnes avant d'immortaliser leurs traits ou leurs formes, discuter longuement, par écrit ou de visu, tout comme découvrir un lieu avant d'en capturer son paysage ou son architecture, j'observe beaucoup et j'écoute."

En définitif et en toute relativité, c'est l'application de la même observation à tout et en tout temps, ceci concerne autant l'humain, que la nature ou la matière. En prenant son temps, à l'écoute et en observant , les notes de la partitions se gravent à l'ombre et à la lumière dans un instant précis, libre, coordonné et spontané, dans une douce allégresse rassurante.